Comme la Musique ou le Cinéma, la poésie a également sa Fête avec le Printemps des poètes. Chaque année, au mois de mars, cet événement met à l’honneur l’art poétique en proposant plus de 12 000 manifestations en France et à l’international : lectures, rencontres, spectacles et conférences.
Les poètes, de tous horizons et de tous temps, se sont beaucoup inspirés de la nature et des paysages pour interroger, célébrer, et renouer les liens de l’homme et de son habitat naturel. D’où le choix « D’infinis paysages » comme thème central de cette 13e édition du Printemps des poètes.
Aujourd'hui, je partage avec vous ce poème de Joachim du Bellay (1522-1560). Joachim du Bellay est un poète français né à Liré, en Anjou, et mort à Paris. Son oeuvre la plus célèbre, Les regrets, est un recueil de sonnets écrit lors de son voyage à Rome de 1553 à 1557 et publié à son retour en 1558. Dans ses poèmes, il évoque son pays natal et son village, Liré:
Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage
Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage,
Ou comme cestuy-là qui conquit la toison,
Et puis est retourné, plein d'usage et raison,
Vivre entre ses parents le reste de son âge !
Quand reverrai-je, hélas, de mon petit village
Fumer la cheminée, et en quelle saison
Reverrai-je le clos de ma pauvre maison,
Qui m'est une province, et beaucoup davantage ?
Plus me plaît le séjour qu'ont bâti mes aïeux,
Que des palais Romains le front audacieux,
Plus que le marbre dur me plaît l'ardoise fine :
Plus mon Loir gaulois, que le Tibre latin,
Plus mon petit Liré, que le mont Palatin,
Et plus que l'air marin la doulceur angevine.
Joachim du Bellay (1522-1560)
J'ai choisi ce poème parce qu'il parle de l'Anjou, ma région natale, et parce qu'il a été repris dans une chanson interprétée par Ridan:Les paroles de la chanson sont légèrement différentes car le chanteur a rajouté deux strophes au poème:
Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage,
Ou comme cestuy-là qui conquit la toison, Et puis est retourné, plein d'usage et raison,
Vivre entre ses parents le reste de son âge !
Quand reverrai-je, hélas, de mon petit village,
Fumer la cheminée et en quelle saison
Mais quand reverrai-je, de mon petit village, fumer la cheminée et en quelle saison,
Mais quand reverrai-je ?
Reverrai-je le clos de ma pauvre maison
Qui m'est une province, et beaucoup davantage ?
Plus me plaît le séjour qu'ont bâti mes aïeux,
Que des palais Romains le front audacieux,
Plus que le marbre dur me plaît l'ardoise fine,
Plus mon Loir Gaulois, que le Tibre latin,
Plus mon petit Liré, que le mont Palatin, Et plus que l'air marin la douceur angevine.
Mais quand reverrai-je, de mon petit village, fumer la cheminée et en quelle saison,
Mais quand reverrai-je ?
J'ai traversé les mers à la force de mes bras,
Seul contre les Dieux, perdu dans les marais
Retranché dans une cale, et mes vieux tympans percés,
Pour ne plus jamais entendre les sirènes et leurs voix.
Nos vies sont une guerre où il ne tient qu'à nous
De nous soucier de nos sorts, de trouver le bon choix,
De nous méfier de nos pas, et de toute cette eau qui dort,
Qui pollue nos chemins, soit disant pavés d'or.
Mais quand reverrai-je, de mon petit village, fumer la cheminée et en quelle saison, mais quand reverrai-je ?
Mais quand reverrai-je ?
Mais quand reverrai-je ?
Mais quand reverrai-je ?
Mais quand reverrai-je ?